Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


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vendredi 27 janvier 2012

La naissance d'une idole

         A la demande de certains, voici un épisode marseillais. Une grande soirée européenne au Vélodrome. On a beau être parisien, on peut frémir même en territoire hostile...

Marseille, 1 octobre 2003


            Contrairement à ce qu’indique le sous-titre, l’histoire débute ici à Saint-Etienne. C’est un mercredi après-midi de début d’année scolaire et l’excitation est déjà palpable parmi certains de mes amis. En effet, dans quelques heures nous serons à Munich pour gouter enfin à cette Oktoberfest dont nous discutions depuis plusieurs années.
            Le trajet du Forez à la Bavière nous fît cependant passer par la Provence où nous rejoignions d’autres amateurs de houblon pour effectuer ensemble le trajet menant à la bière allemande.
            La ville de Marseille ne vibre sportivement que pour son club de football, tout le monde le sait. Mais tout le monde n’a pas pu le tester. Les jours de grands matchs, la ville est véritablement à l’arrêt jusqu’au coup de sifflet final annonçant la reprise d’une activité normale. Et ce soir-là, le Stade Vélodrome retrouvait la ligue des champions pour la première fois après des années d’absence.

Mon colocataire d’alors, Marseillais de naissance, m’avait fort aimablement proposé de les accompagner au stade avant de nous lancer sur la route.
            Nous arrivions dans la précipitation depuis Saint-Etienne, trop tard pour profiter de l’apéritif au « muret », mais assez tôt pour pouvoir profiter des animations d’avant match en tribune.
            Nous rejoignîmes d’autres amis au cœur du « Commando Ultra 84 », plus grand groupe de supporters du club, pour assister au déploiement du premier tifo en forme de trophée aux grandes oreilles, dédié au retour de la plus prestigieuse des compétitions de clubs au Vélodrome.
            Le club phocéen allait affronter à domicile l’équipe jugée la plus faible de son groupe. Une victoire était indispensable pour avoir un quelconque espoir de bien figurer dans cette compétition au niveau très élevé.

            L’équipe avait déjà réalisé un bon début de saison duquel se dégageait très clairement un joueur. Celui-ci s’était fait remarquer l’année précédente en jouant pour un petit club breton et en marquant beaucoup de buts pour sa première saison en première division nationale.
            Un transfert plus tard et le voici sous les feux de la rampe et sous la pression de toute une ville alors désespérément en quête d’un joueur emblématique.
            Si ses premières semaines au club furent satisfaisantes, Didier Drogba profita de ce soir là pour devenir une idole dans le cœur des fans marseillais.



            L’ambiance en tribune était très animée dès le début de la soirée. Du genre de celles qui font que vous ne pouvez pas vraiment suivre ce qui se passe sur le terrain, étant déjà bien trop occupé avec ce qui se déroule autour de vous.
            De plus, l’équipe locale attaquait vers le virage opposé en première mi-temps, ce qui ne nous permit pas de remarquer qu’il y avait bien une classe d’écart entre les deux formations. Les marseillais, joueurs comme supporters, semblaient être dans un très bon soir.
            Cependant lorsque la mi-temps fût sifflée et que les chants et danses cessèrent en tribune, je me rendis compte que le panneau d’affichage était toujours vierge. Je m’en doutais tout de même, n’ayant pas ressenti de pic dans le niveau sonore produit par la tribune pendant quarante-cinq minutes.

            C’est donc dans une atmosphère légèrement teintée de doute que la seconde période démarra. Le siège de la surface adverse opéré par les joueurs marseillais nous permis d’avoir un regard bien plus précis sur l’action en cours juste devant nos yeux.
            Quelques minutes plus tard, alors que la nervosité semblait prendre progressivement le pas sur la folie dans les tribunes, le verrou des visiteurs sauta enfin. Et qui d’autre que la nouvelle recrue pouvait prendre le rôle du sauveur ? Personne évidemment.
            L’ambiance déjà placée à un très haut niveau, remonta encore d’un cran. Les voix se déchirèrent, les drapeaux s’agitèrent, les fumigènes craquèrent… Et ce n’était qu’un début !
            Les quinze minutes suivantes permirent  à l’attaquant phocéen de boucler son « coup du chapeau » et de faire définitivement basculer les supporters dans l’hystérie la plus complète. Des chansons à la gloire du buteur furent crées sur place et immédiatement adoptées par l’ensemble des supporters.
           
            Le reste ne fût que chaos et confusion dans une ambiance sonore exceptionnelle, jusqu’à ce que le virage commence à se vider, de longues minutes après le coup de sifflet final. Je fus contraint de concéder à mes rivaux marseillais un poignant aveux : « j’ai vibré ».
            Il nous fallut au moins toute une nuit de conduite pour réaliser que nous venions d’être témoin d’un moment rare. Un moment de communion totale entre l’ensemble des fans présents au stade, où l’euphorie est tellement grande que plus rien d’autre n’a d’importance. La naissance de celui qui reste encore une idole dans les travées marseillaises bien qu’il ne soit resté qu’une seule année parmi eux.
           
Il m’arrivera par la suite de vivre d’autres soirées tout aussi frémissantes dans d’autres stades mais celle-là fût la première et vit une idole marseillaise officiellement naître. Je ne suis pas prêt de l’oublier.

1 commentaire:

  1. T as oublié le bisou au scooter sur l autoroute dans ton récit.
    sinon arrête un peu de nous sucer!

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