Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

jeudi 7 mai 2015

Les parapluies du racing

            Enfin un peu d'exotisme! Pour la première fois de ma vie, je quitte l'Europe avec mon amoureuse, et c'est pour aller visiter un des pays les plus dingues de football au monde! Argentina! Bien entendu, le voyage n'ayant absolument pas été planifié sur des considérations de ballon rond, je me rendais sur place sans aucun projet vis-à-vis du sport préféré des sud-américains.
            Sauf un. Aller voir la Bombonera. L'antre du club populaire de Boca Juniors, club phare du pays et club de cœur d'un légendaire petit monsieur nommé Diego Armando Maradona.


La Bombonera.

            Étrangement, ce club m'a toujours attiré. Peut-être est-ce grâce à ses couleurs chatoyantes (bleu et jaune vifs), ses supporters déjantés (notamment "La Doce" un des groupes d'ultras parmi les plus dingues du monde), les glorieux joueurs passé par ici (Maradona bien sur mais de manière plus contemporaine, le génialissime Juan-Roman Riquelme) ou probablement également grâce à ce stade atypique en forme de bonbonnière. En tout cas je voulais aller voir ça de mes propres yeux.
            Malheureusement, le mois de janvier correspond au plein été dans l'hémisphère sud. C'est donc la période où toutes les compétitions sportives sont en pause. Aucune rencontre de football officielle ne sera donc organisée durant notre passage dans ce beau pays.
            Malgré tout une journée de flâneries dans le quartier multicolore de Boca était au programme de nos réjouissances. A cette occasion, je ne pu résister à la tentation d'effectuer la visite touristique du stade et de son musée. Même vide, même avec le son des commentaires du guide, même en compagnie de touristes ignares, je fus impressionné. Très impressionné même par la configuration des gradins, qui me rappelait énormément mon cher Parc des Princes avec un grand ciel bleu à la place de la toiture précontrainte. Une capacité comparable (49 000 places), une acoustique tout aussi réputée, et une inclinaison des tribunes tout aussi effrayante faisaient que ce stade me paraissait familier.
            Tristement cependant, je n'eus pas l'occasion de le voir se remplir et de voir tout le monde guetter si ce soir El Diego viendra s'asseoir sur le siège qui lui est réservé à vie... Un souvenir matériel acheté à la boutique (un maillot vintage Boca Juniors 1984, floqué du numéro 10, que j'ai depuis énormément usé...) et s'en fut fini de mes relations avec le football argentin.

            Enfin, c'est ce que je croyais. Quelques jours plus tard, alors que nous en étions à notre dernier arrêt avant un ultime retour à la capitale argentine, je découvris dans la presse locale de la douce ville de Salta (1500km au nord-ouest de Buenos Aires, au pied des montagnes andines et près des frontières chiliennes et péruviennes) qu'un tournoi amical était organisé entre clubs professionnels dans le stade local. Quelle chance!
            Le soir même ma compagne et moi étions assis dans le charmant Estadio Padre Ernesto Martearena (autrement appelé Estadio Mundialista) pour assister à une rencontre de pré-saison entre deux des plus grands clubs du pays, le Racing et River Plate, tous deux habituels résidents de la capitale.


Estadio Padre Ernesto Martearena.

            En me basant sur mes références européennes en ce qui concerne les rencontres amicales estivales, je n'attendais sincèrement pas grand chose de cette soirée, Je comparais cette rencontre à un éventuel Paris SG - Créteil qui se disputerait à Toulouse au début du mois d'août... J'avais tord.
            La province et la ville de Salta étant de manière surprenante dépourvue d'équipe jouant au plus haut niveau national, la venue des grands clubs de Buenos Aires était un vrai événement. Les 20 000 places du jeune stade (construit pour le championnat du monde des moins de 20 ans en 2001) trouvèrent toutes un preneur. J'étais l'un d'entre eux, et je m'en souviendrai très longtemps. Mon accompagnatrice également, et là est la plus grande surprise.

            Les ultras des deux équipes avaient fait le déplacement en nombre, remplissant chacun une bonne partie de leur tribune respectives (fans qui auront parcouru 3000km en bus aller/retour pour un match amical, rappelons-le).
            Nous étions situés en tribune latérale, tout près du groupe bleu ciel et blanc des supporters du Racing (au passage, si le nom a bien été emprunté au club parisien en vogue au début du vingtième siècle, les couleurs ne sont elles qu'une reprise de celles du drapeau argentin). La distance nous séparant des ultras millionarios (ceux de River Plate, club des quartiers riches de la capitale) altérait notre appréciation visuelle de leurs animations mais certainement pas notre jugement sur leur puissance vocale et le rythme infernal de leurs chants qui ne cessèrent de toute la soirée.
            Les racingmens n'étaient pas en reste avec de nombreux chants très dansants et des animations visuelles notamment à base de parapluies. Ceux-ci, aux couleurs du club bien sur, étaient ouverts et agités dans tous les sens selon une chorégraphie pas toujours maîtrisée. Cet accessoire du supporter ne m'était jusqu'alors pas connu mais le résultat visuel était très agréable, bien que gâchant probablement la vue du terrain pour beaucoup de ces supporters...


Las paraguas.

            Sur le terrain la rencontre n'avait rien d'amical. Conformément aux stéréotypes que l'on peut avoir sur le football de la pampa, l'action mêlait des joueurs à la technique époustouflante et d'autres qui n'avaient que leur terrible engagement physique à faire valoir. Parmi les attaquants de River on trouvait alors un jeune colombien qui allait faire parler de lui par la suite, Radamael Falcao. Cependant sur cette soirée là il ne me laissa aucun souvenir. La rencontre fut plutôt ennuyeuse, comme un match de pré-saison doit l'être, il fallut attendre les dix dernières minutes pour voir le match se débrider avec un premier but sur penalty puis un autre au terme d'une très belle contre-attaque des joueurs à la diagonale rouge. 2-0 pour River Plate, le jeune coach Diego Simeone semblait satisfait.

            Si la performance des joueurs n'était pas mémorable, celle des spectateurs l'était. Je n'ai simplement jamais vu une telle atmosphère pour un match amical! Le travail des ultras était vraiment remarquable concernant l'animation des tribunes. Tellement remarquable en fait que même des années plus tard ma gentille accompagnatrice se souvient encore des parapluies du Racing !

Bonus video: