Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

jeudi 12 mars 2015

Toulouse, terre de foot?

"Quoi? Comment? Toulouse terre de foot? Mais non! ici c'est le rugby!"
En êtes-vous sur? Voyons voir cela...

Si l'on écarte le simple fait qu'il y a plus de licenciés football que rugby dans tous les coins de la France, y compris le sud-ouest, je me demande si ce mal dont je me plains fréquemment dans ma région adoptive, est réel.
Je m'explique: je répète régulièrement à tous ceux qui veulent bien m'entendre que l'engouement pour le football dans la région toulousaine est très faible, que le niveau global est décevant, que la simple présence d'un club de football en Ligue 1 relève du miracle, avec le peu de spectateurs et sponsors s'intéressant à lui. Cela est également illustré d'après moi par le très faible nombre de clubs représentant la région Midi-Pyrénées au niveau fédéral (de la Ligue 1 au Championnat de France Amateur 2). Mais ai-je réellement raison de me plaindre?

Il est temps de mettre des chiffres concrets sur ces conjectures simplistes. Si cela se trouve je vis dans une des meilleures région de France footballistiquement et je ne m'en rend même pas compte!

Etape 1: Lister


Première étape, listons les clubs représentés au niveau fédéral pour chaque région française (les 22 actuelles, avant que tout cela soit remanié...):


Mes premières impressions sont les suivantes: l'Ile-de-France, le Pas-de-Calais, la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et la Provence-Alpes-Cote-d'Azur semblent être les mieux servies, alors que la fameuse diagonale du vide allant de la Champagne-Ardennes aux Pyrénées semblent pouvoir s'appliquer à la densité footballistique...

Pour plus de précision, analysons des chiffres (j'aime les statistiques, je l'avoue assez facilement):
La première impression était bonne! Avec 22 clubs situés dans les 5 premiers échelons du football français, l'Ile-de-France est la région majoritairement représentée. Suivent la région PACA avec 21 clubs, la Bretagne (18), le Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes (17).
A l'autre extrémité, on trouve l'Auvergne et la Basse-Normandie avec 7 clubs représentés, Champagne-Ardennes, Franche-Compte, Haute-Normandie, Poitou-Charente avec 6 clubs et le Limousin en bon dernier de la classe avec 1 seul et unique club au niveau fédéral (merci au Limoges FC d'exister!).

La cible de mon questionnement initial, la région Midi-Pyrénées, se trouve juste en dessous de la moyenne nationale avec 8 clubs représentés, pas encore de quoi pleurer.

Etape 2: Discrétiser


En langage statistique, ça veut dire appliquer un facteur connu à une liste de données. Ici, les données sont issues de l'étape précédentes, le nombre de clubs fédéraux par région. Le facteur connu sera ici l'affluence moyenne pour une rencontre en fonction de la division dans laquelle il évolue. Après tout, préférez-vous avoir 1 club jouant en Ligue 1 dans votre quartier ou 3 clubs évoluant en CFA 2? Le niveau des équipes doit donc être pris en compte.

Pour cela j'ai appliqué les coefficients suivant à chaque région:
- 21 pour la présence d'un club de Ligue 1 (21 000 spectateurs par match en moyenne en 2014-2015)
- 6 pour la présence d'un club de Ligue 2 (6 000 spectateurs par match en moyenne en 2014-2015)
- 2 pour la présence d'un club de National (2 000 spectateurs par match en moyenne en 2014-2015)
- 0.5 pour la présence d'un club de CFA (500 spectateurs par match en moyenne en 2013-2014, donnée non trouvée pour la saison en cours)
- 0.2 pour la présence d'un club de CFA 2 (200 spectateurs par match en moyenne en 2013-2014, donnée non trouvée pour la saison en cours)
On multiplie tout ça comme il faut, puis on trie les résultats obtenus pour obtenir un nouveau classement des régions:

Les principales évolutions par rapport au classement de la première étape (lisibles dans la colonne 'Delta') sont les suivantes:
Les progressions majeures sont pour la Champagne-Ardennes et la Corse qui profitent d'une bonne présence relative dans les deux premières divisions françaises: 2 clubs sur 6 (33%) pour la première citée et 3 sur 8 (37%) pour les insulaires.
Globalement, 17% des clubs fédéraux évoluent en Ligue 1 ou Ligue 2 (20 en ligue 1 et en ligue 2 contre 18, 64 et 112 clubs pour les autres échelons).
Les chutes majeures sont elles à mettre au débit d'abord de l'Alsace et de la Picardie, pour une raison similaire, l'absence totale de club professionnel à l'intérieur de leurs frontières. Autres régions en chute, l'Ile-de-France qui se retrouve au cinquième rang à cause d'une très grande majorité de ses clubs évoluant dans les échelons amateurs (20 sur 22). L'Aquitaine et le Centre perdent également 4 rangs pour des raisons comparables.
Ma région occitane quant à elle se maintient juste en dessous de la moyenne nationale, grâce au Toulouse FC, seul représentant professionnel de la région.

Etape 3: Rationaliser

Maintenant que l'on a déterminé quelles sont les régions les plus attractives en matière de football, je vais essayer de relier l'offre (les clubs de football) à la demande potentielle (les habitants de la région). Comment faire? En prenant le coefficient calculé dans la section précédente et en le divisant par le nombre d'habitants de la région (en millions). On obtient alors un troisième classement que voici:

Avec ça, on peut enfin conclure cette étude!
La région où l'offre footballistique par habitant est la plus grande est la Corse! Et ce avec une marge exceptionnelle sur toutes les poursuivantes! Les 300 000 habitants corses peuvent se délecter avec 7 clubs fédéraux à leur disposition répartis dans 3 villes (4 à Bastia pour 40 000 habitants, 3 à Ajaccio et un à L'île Rousse). Une densité exceptionnelle avec laquelle aucune région ne peut rivaliser.
La Bretagne et la Champagne-Ardennes prennent les places restantes sur le podium.
En bas de tableau, on retrouve la plus grande surprise du classement en compagnie de l'indéboulonnable Limousin: l'Ile-de-France en avant dernière position. Les 22 clubs recensés autour de Paris ne sont finalement que peu de choses à offrir aux 12 millions de résidents de cette région...

Et Toulouse alors? Et bien, je crois que je me suis trompé. Bien que pour chaque club midi-pyrénéen l'affluence habituelle au stade soit nettement inférieure à la moyenne de sa division, la région Midi-Pyrénées, douzième position de ce classement, est finalement une région moyenne. Il y a bien loti mieux que nous mais il y a également bien pire. Même nos voisins aquitains semblent statistiquement être plus à plaindre... Mais avec ses 2 équipes principales, le TFC et Colomiers, en position de relégable en ligue 1 et en national, les choses pourraient très vite se dégrader...

mardi 3 mars 2015

Nom de code: "L'épopée"

L'épopée est un terme utilisé en matière de football, pour décrire le parcours singulier d'un petit club face aux plus grands, au cours de le Coupe de France.
Alors que je suis en train de lire "Another Saturday & Sweet FA" de Calvin Wade, je me prends à envisager de mettre en pratique, ma propre version du projet réalisé par Calvin et bien d'autres personnes en Angleterre.
Son histoire est celle d'un passionné de football qui décide de suivre le parcours d'une équipe disputant le premier tour de la coupe d'Angleterre au mois d'août et de continuer à la supporter jusqu'à son élimination, ou l'on devient alors supporter du club vainqueur, jusqu'à se retrouver à Wembley pour la finale en mai.
Des déplacements progressivement plus lointains, des spectateurs de plus en plus nombreux (et des prix de tickets de plus en plus élevés!) rendent se périple de 9 mois de plus en plus excitant.
En Angleterre, ce genre de chose est assez régulièrement pratiqué, pour la gloire personnelle ou pour le soutient d'une oeuvre charitable.

En France, notre "passion" pour le football et le sponsoring d'associations caritatives, étant très différent de ce que l'on peut trouver outre-Manche, je n'ai jamais entendu parler d'une telle démarche, même si je reste convaincu que cela a déjà dû se faire. Alors, pourquoi pas moi?

Ce projet serait une belle excuse pour aller visiter des stades de toutes tailles et se confronter à des clubs et des supporters de niveaux très variés. Des amateurs de bière légèrement bedonnant au fond de nos districts jusqu'aux millionnaires disputant la ligue des champions, ce parcours pourrait_être considéré comme une étude sociologique!

Si je compare ce défi à celui de Calvin, je vois immédiatement 2 avantages et 1 inconvénient à la francisation du challenge. Des prix de billets bien moins élevés et bien plus facilement accessibles, ainsi que l'absence de "replay" en cas de match nul rendront l'épreuve plus facile. En revanche, des rencontres se disputant en milieu de semaine sur au moins 4 tours feront de l'organisation personnelle et professionnelle une montagne difficile à contourner.

Ensuite, le seul match pour lequel on maîtrise son destin est le premier. En effet, il faut bien choisir un terrain par où commencer sa quête. Pour ma part il n'y aurait aucune attache émotionnelle à prendre en compte puisque en tant qu'arbitre du district de Haute-Garonne Midi Toulousain, je suis normalement nommer pour officier lors d'un match du premier tour. Un match sur le terrain puis 13 autres en tribune, voilà mon programme.

Pour se donner une idée, voilà ce qu'aurait été mon programme pour la saison en cours:
* Coût du déplacement fixé à 0.25€/km pour faire une moyenne crédible entre covoiturage, trains ou avions pour les différents trajets.

Honnêtement, rien de très excitant, pas de derby, pas de surprise, pas de club à la ferveur particulièrement attractive... En tout cas jusqu'aux quarts de finale! Je note que j'aurai cependant pu faire un saut chez ma belle-maman avec une rencontre se disputant chez elle, à Pamiers et que j'aurai rejoint mon équipe de cœur pour les quarts de finale.

Pour la logistique, on se rend compte que le prix des billets est dérisoire par rapport à ce qu'a dû vivre Calvin en Angleterre (£5 dès les premiers tours par exemple). On voit aussi, que ma région de base étant grande et relativement pauvre footbalistiquement parlant, les déplacements deviennent rapidement longs et onéreux...

De manière objective, je pense que si j'avais entamé cette aventure au début de la saison en cours, j'aurai été contraint de l'abandonner après le 10e tour. Un déplacement à Monaco en milieu de semaine étant forcément hors budget et hors de question professionnellement. Mais le charme d'une telle aventure est aussi là: réussir à s'organiser au gré des surprises du tirage au sort!

Pour pimenter encore plus l'affaire, je pourrais éventuellement décider de récolter des fonds pour une oeuvre restant à déterminer (avec 0.10€ par kilomètre parcouru, on récolte déjà plus de 800€!), ou également me forcer à inviter une connaissance locale à m'accompagner dans chaque stade visité.

En tout cas l'idée me plait grandement et je suis prêt à débuter l'aventure en août prochain!

Edit du 10 mars 2015: Le prochain tour (le 13e, soit les demi-finales) m'aurait donc fait revenir dans mon stade fétiche pour un PSG - Saint-Etienne fort alléchant! 1340km de plus et une 40aine de milliers de spectateurs de plus, avant la dernière manche au stade de France!


A lire: "Another Saturday & Sweet FA" par Calvin Wade