Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

mardi 15 avril 2014

Paris champion dream


Paris, 2 avril 2014

A l'heure du tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions 2014, je suis au Mans en train d'écouter des juristes parler. Et j'en ai pour 4 semaines. Le sort venait de désigner les londoniens de Chelsea comme adversaire du Paris SG et soudain un éclair de génie traversa mon esprit. Je ne suis qu'à une heure de train de la capitale et je n'ai pas fréquenté le Parc des Princes depuis bien trop longtemps (environ 5 ans je crois...).
Le problème se posant rapidement était bien entendu celui de l'obtention des billets. Les abonnés et invités étant servis, le club annonça qu'il ne restait plus que 3000 places à vendre. La mise en vente était prévue pour un mardi, 8 jours avant la rencontre, en «fin de journée» d'après le communiqué officiel. Dès la fin de ma journée de cours, soit vers 17h30, je m'installais à un poste informatique de l'école nous accueillant et j'attendais sagement que le site internet de la billetterie du club s'actualise pour ouvrir la vente. Près de 3 heures plus tard, la page changeait enfin d'aspect et me permit d'obtenir immédiatement une place dans une des rares catégories restantes, soit une place à 60€ en quart de virage. Grisé par ma rapide réussite, je tentais et réussissais à obtenir un deuxième ticket dans le même secteur. Quelques minutes plus tard, les billets de train étaient réservés, mon cousin était invité et mon hébergeur pour la nuit était choisi. Il n'y avait plus qu'à attendre une semaine!
 
Belle campagne de pub non?

Le mercredi suivant, les cours terminés, je filais rapidement hors de l'école, enchaînais non moins rapidement tramway, TGV et métro pour me diriger vers ce stade qui m'avais tant manqué. Au passage, je croisais mes premiers signes d'excitation footballistique en entrant dans le métro à la gare Montparnasse, en repérant quelques lots de parisiens en tenue rouge et bleue dans les rames. Au changement à La Motte Picquet Grenelle, j'assistais un groupe de "casuals" (supporteurs habillés en tenue classique, sans aucun signe distinctif de leur club) anglophones ayant besoin de conseils pour trouver la direction du stade. Bien entendu je me retrouvais dans leur rame sur la ligne 10 et profitais de occasion pour subir une petite leçon de chants à la gloire des blues.
En ressortant à l'air libre, je pouvais constater les premiers signes m'informant que l'organisation du club avait bien changé ces dernières années. Dès la bouche de métro, la présence des forces de l'ordre est massive, l'accès aux environs du stade est réservé aux détenteurs de billets plus de 500 mètres avant de pouvoir atteindre ses grilles. Je retrouve difficilement mon cousin à travers des rues que je ne connais plus vraiment et on se lance ensemble dans la longue file d'attente filtrante permettant d'accéder au quartier du stade. Une demi-douzaine de contrôles de billets plus tard nous arrivons sur la magnifique rue du commandant Guibault bordée d'un coté par le Parc des Princes et de l'autre par le tout nouveau et tout beau stade Jean Bouin accueillant le Stade Français, section rugby.
Encore quelques contrôles et nous pouvons pénétrer dans l'arène, par la porte qui était encore réservée aux supporteurs visiteurs la dernière fois que je suis venu. Les joueurs s'échauffent, l'ambiance est festive, les petits drapeaux mis à disposition par le club sont déjà frénétiquement agités, ma tension monte encore d'un cran.

Les 11 titulaires

Nos deux numéros de place étant légèrement éloignés l'un de l'autre, mon cousin et moi essayons discrètement de rester ensemble dans l'escalier pour vivre le match ensemble. Ma première bonne surprise fût de voir que personne se comptait s'asseoir pour vivre la rencontre dans notre secteur. Quelques secondes après le coup d'envoi cependant le service d'ordre nous imposa de quitter l'escalier et de rentrer dans les rangs. On réussit tout de même à rester ensemble à un des premier rangs de cette tribune.
Dès la première minute, les parisiens placèrent une attaque dangereuse et dès la troisième ouvrirent le score grâce à un magnifique enchaînement de l'argentin Ezequiel Lavezzi sur un centre mal dégagé par John Terry. L'ambiance était formidable, tout le stade semblait vibrer à l'unisson à ce moment là. Malheureusement, progressivement, les joueurs parisiens baissèrent le pied et laissaient les londoniens prendre l'avantage. Ceci se ressentit sur l'atmosphère en tribune qui devint elle aussi progressivement moins festive et plus tendue. Le changement de physionomie du match fut concrétisé au milieu de la première mi-temps par l'égalisation sur penalty des joueurs de Chelsea.
Cette période plus calme me permis de décortiquer le nouveau système de dénonciation de fumeurs mis en place par le club. Les stadiers sur la pelouse faisant face aux tribunes, communiquent avec précision à leurs compères situés en tribune l'emplacement des personnes osant allumer une cigarette et ces derniers se doivent ensuite d’obtempérer au plus vite ou de quitter le stade. En toute honnêteté, une police anti-tabac dans un lieu public est une idée qui me plait même si la méthode m'a fait sourire.
Sur le terrain, malgré un petit mieux avant la pause, les supporteurs semblaient, comme moi, frustrés par la performance des joueurs parisiens qui nous avaient habitué à tellement mieux au cours de cette saison. Heureusement, la seconde partie de la rencontre allait être très différente.

Après la pause, les joueurs revinrent rapidement à leur jeu de possession et de passes rapides habituel, en même temps que les supporteurs revenaient à une ambiance plus festive et poussaient réellement leur équipe. Malgré l’éradication des groupes d'ultras qui organisaient l'ambiance dans le stade auparavant, les chants émanant des virages étaient exactement les même qu'avant et leur enchaînement semblait indiquer qu'il y avait encore une certaine organisation des fans en tribune.
Les parisiens inscrivirent un deuxième but peut après la reprise et n'allaient ensuite plus laisser respirer leurs adversaires qui ne se créeront aucune occasion de tir durant tout le deuxième acte. Deux joueurs clé allaient quitter le terrain sur blessure (Ibrahimovic et Verratti) mais leurs remplaçants ne déçurent personne. Cependant malgré la nette domination, on arriva à la fin du temps réglementaire avec un seul but d'avance. Tout le stade continuait cependant de pousser et fut récompensé à la dernière minute des arrêts de jeu par un magnifique but de Javier Pastore, l'argentin qui avait remplacé son compatriote buteur quelques minutes plus tôt.
L'atmosphère devint alors assez folle tout autour du terrain, je n'eus pas vraiment l'occasion de voir les dernières secondes de jeu, étant encore en train de célébrer ce troisième but et cette belle victoire. Jose Mourhino, l'entraîneur des londoniens ne vit pas non plus la fin du match puisqu'il quitta le terrain immédiatement après ce but.

La joie après le but de Pastore

Mon cousin et moi restions à l'intérieur du stade jusqu'à ce que les tribunes soient vidées se perdant alors en conjectures irréalistes concernant la suite de la compétition. Ensuite, il fallut se quitter, puis de mon coté traverser la capitale en métro pour rejoindre le domicile de mon hébergeur. En arrivant chez sa compagne et lui, je sentais clairement que toute l'adrénaline qui avait été produite par mon corps au cours du match ne s'était pas encore complètement dissipée. C'est donc en tremblotant encore un peu que nous procédions à un débriefing  du match puis à une petite mise à niveau nécessaire sur l'avancée de nos vies respectives et de celle de nos amis communs.
Quatre heures de sommeil plus tard, il me fallait attraper le premier métro puis le premier TGV à destination du Mans pour me permettre d'être à l'heure pour une nouvelle journée de cours de droit. Malgré tous mes efforts, je ne pouvais cependant empêcher mon esprit de divaguer régulièrement vers la poursuite de ce que le service communication du club appelait le "Paris Champion Dream".