Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

samedi 9 février 2013

On est chez nous !

Toulouse, 1 février 2013


En cet hiver 2013, je constatai tristement que cela faisait plus de  deux ans que je n’avais pas eu la chance de voir mon équipe favorite jouer sous mes yeux sans l’intervention de multiples satellites. La dernière occasion s’était déroulée en coupe de France dans le bordel agenais (voir « Bienvenue en France »).
Deux ans dans la vie du PSG, cela correspond à quelques décennies à l’échelle d’un club de football traditionnel. Seul deux joueurs auront d’ailleurs participé à ces rencontres disputées à deux saisons d’intervalle : Mamadou Sakho et Christophe Jallet.
Car depuis les Qataris et leurs valises pleines de billets sont arrivés, emmenant dans leur sillage de nombreuses stars internationales. Par exemple, seulement 24 heures avant le coup d’envoi du match à Toulouse était présenté la recrue David Beckham aux journalistes ébahis. Un autre monde…


Cette image le prouve, le match doit être rejoué.
Il y avait 2 ballons sur le terrain. Et 5 Christophe Jallet.


Seulement voilà, moi cet autre monde je n’avais pas encore pu l’admirer concrètement. Jusqu’à ce que j’atteigne les trente ans et que ma chère femme m’offre, parmi 29 autres présents, une invitation pour un match du Toulouse Football Club. Ni une ni deux, je marquais dans l’agenda la date de la venue des parisiens dans la ville rose.
Ce vendredi soir du mois de février arriva avec une équipe parisienne aux commandes de la ligue 1 et une équipe toulousaine clouée dans le milieu de tableau.
Comme je le pensais depuis quelques temps, cette position Toulousaine au sein des 10 (ou douze) meilleures équipes de France (et ce depuis quelques années) constituait un miracle. Pourquoi ? Tout simplement parce que Toulouse est et restera la ville du rugby. Le ballon ovale faisant ici une telle ombre au ballon rond qu’il est parfois impossible de le distinguer.
Le résultat fait tout de même un peu de peine à voir. Le manque d’engouement local est flagrant : un stade surdimensionné sonnant souvent creux (puisque n’affichant complet que 3 weekends par an pour les venues de Paris, Marseille et Bordeaux) combiné avec  des sponsors frileux font que le club ne peux retenir ses meilleurs joueurs qui cèdent facilement aux sirènes de la passion footballistique (un peu) et de l’argent (beaucoup) qu’on leur fait miroiter ailleurs.

C’est donc en étant certain de ne pas trouver une ambiance hostile aux visiteurs que je me déplaçais au stadium de Toulouse en compagnie de ma plus fidèle suiveuse. Les traditionnels reproches à faire à l’organisation d’évènement publics « à la française » ne manquèrent pas de ressurgirent rapidement. Fouille inexistante à l’entrée, signalétique pour s’orienter invisible, stadiers incompétents, service de sécurité incapable de faire asseoir les gens à leur place forçant les brigades de secouristes à se faufiler difficilement parmi les spectateurs assis sur les escaliers… Bref, on aurait vraiment beaucoup à apprendre des Britanniques sur ce point.

Autre fait marquant, les « Indians Tolosa », groupe de supporters à tendance ultra le plus important de la région par son nombre de sympathisants, fêtait ce soir là ses 20 ans d’existence. Autrement dit, si cela nous garantissait un spectacle visuel sympathique, cela impliquait également qu’ils n’allaient pas vraiment se concentrer sur le match en cours et plutôt vivre leur soirée d’anniversaire personnelle en faisant la fête dans leur virage.
Les faits ne viendront pas me contredire : 2 très beaux tifos déployés sur tout le virage Brice Taton, deux petites banderoles qui dénoncent mais quasiment pas un bruit pendant toute la rencontre.

Tu perds ton short Zlatan!


Certes un supporter du Toulouse Football Club est quelque chose de rare, on en compte environ 15 000 par weekend dans un stade pouvant en contenir 35 000, mais ce soir là, le stade se trouvait plein à craquer. Qui pouvaient donc bien être ces 20 000 âmes supplémentaires ? La réponse était facile à trouver.

Le premier type de spectateur comprenait les supporters parisiens. Les groupes de supporters officiels ayant tous été dissouts depuis quelques temps et les déplacements organisés par le club étant de plus en plus onéreux et complexes, le parcage réservé aux visiteurs restera très clairsemé. Cependant certains irréductibles ultras continuent d’essayer de suivre leur équipe en déplacement par leurs propres moyens, organisant achat de billets et transport eux-mêmes, contre vents et marées.
Pour illustrer ces difficultés, j’appris après le match qu’une centaine de supporters parisiens arrivant en bus avec des billets valables pour pénétrer dans le virage ouest du stade avait été bloquée sur une aire de repos à leur approche de la ville rose. Ils passèrent la journée près d’une déchetterie avant d’être escortés vers Paris à l’heure où la rencontre débutait. Après 24h dans un bus dont près de la moitié à l’arrêt sur un parking toulousain, ils étaient revenus à leur point de départ, probablement victimes de leur réputation auprès du préfet toulousain.
Malgré tout, certains de leurs comparses atteignirent le stade par des moyens de transport plus discrets et se firent remarquer rapidement. Déjà dans les coursives du stade, avant de pénétrer en tribune, nous avions pu entendre quelques groupes de fans chantant à la gloire de la capitale.

La deuxième catégorie de personnes était composée de ce que j’appelle des « fashion victimes ». Essentiellement de jeunes toulousains devenus supporters du PSG depuis que son nom siège en haut du classement du championnat et encore plus au fur et à mesure que les stars viennent renforcer l’effectif. Ces gens là ne méritent pas que je gâche plus d’encre (virtuelle) que cela.

La troisième et dernière catégorie regroupe des gens de tous âges, simplement venus admirer du beau football, ce qui soi-disant se fait de mieux en France. Ces simples amateurs de football, n’étant supporter ni du Toulouse FC ni du Paris Saint-Germain, venaient en toute neutralité voir de leur propres yeux ce que peut faire l’équipe la plus réputée la spectaculaire de France.
Une fois l’environnement étudié, il était temps de s’intéresser au terrain. L’échauffement était une occasion pour ma femme de réviser ses connaissances concernant l’effectif parisien. Ibrahimovic fut le seul à être reconnu visuellement et à avoir également son nom de prononcé correctement. Elle put ensuite mettre un visage sur plusieurs noms connus comme Javier Pastore par exemple. Mon œil plus avisé sur cet échauffement me permis de voir que Jeremy Menez ne figurait pas parmi les titulaires et que Zlatan marchait déjà.


 Tifo de l'entrée des joueurs pour les Indians Tolosa.
 
Après un très beau tifo dans le virage est (et un « c’est qui ce parisien qui fait 10 signes de croix au coup d’envoi ? », « Lucas Moura ma chérie. »), le match pouvait commencer. Et 2 minutes plus tard, il fut terminé lorsque sur la première attaque parisienne, Lavezzi centra pour Pastore qui manqua sa reprise de volée et trompa ainsi le gardien toulousain.
Voilà, Paris n’avait plus qu’à faire ce qu’il sait faire le mieux attendre que ses adversaires se jettent en avant pour mieux partir en contre-attaque. Les choses se simplifièrent encore à l’approche de la mi-temps avec l’expulsion d’un défenseur violet (Cheick M’Bengue, tu aurais mieux fait de lire mon article et de partir en Angleterre !) et un deuxième but parisien par l’inévitable Zlatan Ibrahimovic.

La deuxième mi-temps reprit sur le même schéma. Ma compagne cherchait toujours à savoir si David Beckham était parmi nous, en usant du zoom de l’appareil photo, pendant que Toulouse, d’un coté incapable de menacer le gardien parisien et de l’autre incapable de freiner les attaquants adverses, se dirigeait inexorablement vers une défaite. Seul le défenseur Abdenour semblait vouloir sérieusement en découdre avec le géant suédois. Ahamada, le gardien repoussait ce qu’il pouvait repousser mais finit par s’incliner 2 fois de plus en fin de match. Le pauvre avait l’air dépité.
A ce moment là de la soirée, l’intégralité des supporters initialement neutres avaient tourné en faveur des visiteurs…

Le meilleur toulousain fut cependant et comme souvent, Etienne Capoue (lui aussi aurait pu suivre mes conseils et découvrir la Premier League…) qui tenta de se démultiplier pour combler les lacunes de ses collègues. On le vit même finir la rencontre en position d’avant centre.
Coté visiteurs, mon angle de vue élargi comparé à ce qu’offrent les caméras de télévisions, ne me fit pas changer d’avis sur certains points cruciaux du jeu parisien :
-          Zlatan passe réellement la majeure partie de son temps à marcher et à râler sur tout ce qui bouge, y compris lui-même.
-          Ce sentiment de gâchis dans l’efficacité offensive ne disparait pas vue depuis une tribune. On sent que les 4 joueurs offensifs sont capables de tous les exploits à tout moment mais on constate que cela ne se concrétise que trop rarement.
-          L’homme providentiel de cette équipe est sans aucune discussion possible Blaise Matuidi. Son omniprésence au milieu de terrain est encore plus flagrante vue de près. Il attire sans cesse le ballon vers lui lorsque l’adversaire tente de progresser et est ensuite une formidable rampe de lancement pour toute offensive.
-          Maxwell est un latéral sous-coté, son boulot offensif et défensif est remarquable.

La religion d'Ezequiel Lavezzi l'oblige à se tourner vers les chauves pour prier.


Le coup de sifflet final finit par retentir et très vite, joueurs et spectateurs évacuèrent le stade. Sur la pelouse, on compta plus de joueurs toulousains en train de marchander un quelconque échange de maillots que d’hommes allant timidement remercier leurs supporters pour l’animation particulière du jour…

Finalement, bien que ce fût probablement déjà le cas avant, l’arrivée de la star planétaire qu’est David Beckham au Paris Saint-Germain, on peut supposer que beaucoup d’amateurs de football iront remplir des tribunes habituellement désertes tout en prenant soin de ne pas défendre leur équipe locale…
Ainsi, de nombreux gradins pourront bizarrement résonner d’un classique slogan parisien : « on est chez nous ! »

4 commentaires:

  1. Encore un tres bon article! Je rajouterai juste que le match etait agreable a suivre car a la meteo clemente et aux delicieux popcorn au chevre :-)

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    1. La météo était dégueulasse! Mais le stade bien couvert!
      Les pop-corn étaient exquis.

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